Communiqué suite à l’Assemblée Générale du 27 mars 2017
Le Syndicat National des Scènes Publiques (SNSP) représentant des scènes publiques implantées sur l’ensemble du territoire s’est réuni ce jour à l’occasion de son Assemblée Générale annuelle.
Les prochaines années vont voir se dessiner une nouvelle ère pour nos professions et les incertitudes sont grandes. Les échéances de la Présidentielle et des Législatives viennent clôturer une séquence importante de renouvellements politiques dans les territoires.
Aussi, les adhérents du SNSP ont décidé de réaffirmer les valeurs fondatrices du Syndicat.
Les scènes publiques, qu’elles soient permanentes ou festivalières, sont une offre artistique et culturelle de service public sur l’ensemble du territoire qui ne fait l’objet d’aucune observation agrégée. Nous demandons une observation partagée avec les pouvoirs publics et la profession. Sans cette observation globale, comment bâtir de véritables politiques de soutien à la création et la diffusion des spectacles ?
L’Europe de la création et du partage culturel n’est encore qu’à ses débuts : nous demandons aux pouvoirs publics de s’investir pleinement pour le développement d’échanges pluriels, une circulation facilitée des œuvres et des artistes avec les budgets en conséquence.
Nos scènes publiques sont en constant dialogue avec les élus des Collectivités Territoriales et les représentants de l’Etat qui les financent. Ce dialogue doit se formaliser dans des instances territoriales à l’échelle des Régions. Ainsi, nous demandons à ce que ces instances de dialogue soient formalisées. Ces instances pourraient entre autres travailler à la mise en œuvre de la liberté de programmation (chartes de bonnes pratiques) et aux moyens de la mise en œuvre des droits culturels, inscrits dans la loi NOTRe et la loi LCAP et de saisir cette opportunité pour mieux conjuguer les politiques culturelles et d’éducation populaire.
La décentralisation doit plus que jamais se poursuivre notamment dans les zones rurbaines ou éloignées, au travers des projets fédérateurs portés par les scènes publiques et les artistes. Pour cela, à nouveau, encore faut-il que l’offre actuelle soit parfaitement identifiée, observée, pour que les politiques de coopération culturelle dans les territoires soient établies sur des objectifs d’offres artistiques et non simplement comptables, en favorisant notamment les financements croisés : c’est à cet endroit que se noue le dialogue autour de l’art et la culture et que les enjeux sont débattus, dans une logique d’offre de service public de proximité.
Les Scènes conventionnées doivent être renforcées au travers un plancher de financement décent par l’Etat : 100.000 euros annuels nous paraissent le minimum pour pouvoir accomplir les missions spécifiques de ces scènes alors même que nous ne parvenons pas à obtenir une inscription formelle dans les textes des 50.000 euros minimums promis.
Parce que l’éducation artistique et culturelle est le second pilier de notre activité avec celui de la création et de la diffusion de spectacles, nous demandons une véritable coordination interministérielle (espace de dialogue et d’action entre les ministères concernés à la place de la séparation qui existe actuellement).
Nos lieux sont souvent pleins et accessibles à des tarifs raisonnables. Quand ils ne diffusent pas des spectacles, ils accueillent des artistes en résidence pour leur création, des scolaires, des amateurs ou encore réalisent des prestations de service ou d’accueil de pratiques locales.
Les adhérents du SNSP revendiquent haut et fort leur mission de service publique de proximité, d’offre culturelle à toute la population sur l’ensemble du territoire. Nous ne vendons pas des spectacles à des consommateurs, nous accomplissons une mission d’intérêt général au bénéfice de la population.
Mais nous sommes plus qu’inquiets sur une montée en puissance observée (et certains objectifs affichés) de délégations de service public accordés à des grands groupes privés, qui n’a rien à voir avec une politique d’offre diversifiée. Nous demandons aux élus de ne pas entrer dans cette logique et, au contraire, de réaffirmer une véritable ambition artistique et culturelle dans leurs territoires.